Serai-je rayé du livre ? Sans doute ! Sans nul doute ! Aujourd'hui tous les juifs du monde sentent le poids du regard de dieu sur eux... C'est le Kippour le dernier des jours redoutables... Et le plus redoutable d'entre tous... Alors je repense à ma famille... Et à "Il était une fois l'Amérique", Pourquoi ce film ? Je sais pas ! Sans doute les quartiers juifs de New-York et la musique... Mélancolique comme j'aime... Sentir l'inéluctable... Sentir que l'on ne pardonnera pas... On se fatigueras avant... On se réveillera vieux... Et on répondra comme Noodles ! A la question : "qu'as tu fais pendant toutes ces années ?" On répondra : "j'me suis couché tôt !" ...
Alors Kippour, oui mais pour qui ? Kippour... Mais pas pour tout le monde...
Jamais mon engagement ne m'aura autant couté... Je suis encore au bureau... Alors me souvenir de l'impermanence et de la vacuité de l'existence... Et si tout cela n'avait aucun sens... Aucun... Juste des formes pour emplir un vide... Une ultime fuite de l'angoisse métaphysique... Savoir que ce n'est pas encore pour cette vie que l'on sera Bouddha pour tous... Savoir que pour celle-ci on ne sera même pas Bouddha pour soi... Ne pas être encore dans l'Hinayana... Penser que le Mahayana est possible... Et écouter les enseignements du Vajrayana...
Et cette phrase, en ces heures de veillée d'armes, qui revient comme un leitmotiv "Dans le futur mes amis ne seront plus rien, mes ennemis ne seront plus rien, je ne serai plus rien de même que toute chose ne sera plus rien."
Et puis savoir les 49 jours terrestres a errer dans les bardos. Savoir les âmes que l'on y croise, que l'on perds souvent... Et le miracle d'en retrouver une... Juste une... Et savoir être là...
Voilà parce que je savais... Lundi le retour et la vraie boucherie qui commence... Des ennemis en face... Des Amis aussi... Des ennemis à côtés... Des Amis aussi... Un congrès à nul autre pareil... Se souvenir de la même musique mais en plus lourde... Comme une atmosphère des veillées d'armes... Un long week-end de veillée d'armes...Faire ce que l'on sait faire... Ce que l'on doit faire... Et puis comme une prémonition se souvenir d'être passé devant le Prytanée... Et savoir "L'oeuvre de Dieu la part du Diable"...
Après avoir regarder l'oeuvre de Dieu... Et se rappeler de la part du diable... Comme en chacun d'entre nous "L'oeuvre de Dieu et la part du Diable"... Comme un spinoziste aveugle et sourd... Chercher cette étincelle qui sommeil en vous comme en chacun... Alors aller en un de ces lieux ou vous savez que vous trouverez une ligne directe avec la transcendance... Pour moi c'est le vaisseau de pierre construit sur les Carnutes... Les druides se réunissaient là, il y a de cela bien longtemps... Depuis la nuit des temps, c'est ici que des âmes viennent chercher en eux, "L'oeuvre de Dieu la part du Diable"... Comme ce bijoux du hard rock, revisiter, sentir, la tension... Cette sensation de lumière a travers des paupières closes...
Aujourd'hui rendez-vous chez le psy du Palais de Justice... Une lueur d'espoir, elle semble avoir compris... Je crois... Je l'espère... Et puis une réflection comme ça qui m'est venu en me promenant car j'étais en avance... Il est étrange de constater que l'ombre de Dieu plane sur la justice des hommes... En effet vous êtes obligé de passer devant cette merveille du Gothique Rayonnant qu'est la "Sainte Chapelle" pour entrer dans le Palais de Justice... Comme pour marquer l'ombre de Dieu sur la justice des hommes...
Kippour, aujourd'hui c'est Kippour... Le pardon, je dois le pardon... C'est une obligation sinon on est rayé du livre...
Je sais pas... J'irai écouter le shophar.. Je penserai à mes grands-parents... A mon grand-père surtout, lui qui a connu le pyjama rayé et plusieurs mois passé à l'ombre des grandes cheminées... Il me dirai que le courage est dans le pardon... J'écouterai le shophar... Après je sais pas...
