Ca commence mal et un quart d'heure après le début du film on sait que cela finira mal...
Tel est l'implacable et néanmoins sublime film d'Olivier Marchal "36 quai des Orfèvres" (2004).
J'ai toujours aimé les films noirs à la française, et je dois avoué que lorsque je l'avais vu en salle ce film m'avais marqué. Le retour, enfin, du cinéma noir français, le punch du cinéma moderne en plus... Auteuil est parfait. Depardieu incarne un salaud alcoolique plus vrai que nature. Dussolier dans son rôle de patron de la judiciaire est impressionnant de crédibilité... Je ne sais pas si c'est réellement comme cela dans la police mais c'est crédible... Des flics toujours sur le fil. Qui sont les voyoux ? Qui sont les filcs ? A la fin on sait plus très bien...
Et puis "36 quai des Orfèvres", c'est une pléïades de petits rôles tous interprété de façon juste, une image propre des cadres sublimes et un montage sans failles... Une tragédie antique dans une modernité glauque, moite, dure...
Re-diffusé hier soir pour ceux qui ne l'ont toujours pas vu, "36" comme on dit à voir absolument....
Deux répliques de Dussolier dans le film que je trouve d'anthologie :
A Léo Vrinks : "Et bien si la bonne cause, c'est de défourailler dans un bar à 2 heures du matin, après avoir commis des dégradations sur un bâtiment administratif, je vois effectivement pas ce que je pourrais vous reprocher".
Toujours à Vrinks : "Fais attention Léo, l'administration est une vieille fille et elle aime pas beaucoup qu'on la prenne en levrette".