Un film remarquable. Avec "the Social Network" David Fincher ajoute un très bon film à sa filmo déjà impressionnante. Aaron Sorkin lui aussi signe un scénario complexe et pourtant lumineux. Il est difficile de ne pas saluer, également la performance de Jesse Eisenberg qui campe un Mark Zuckerberg saisissant, mais aussi un étonnant acteur du nom de Justin Timberlake campant un Sean Parker crédible en ambitieux mégalo manipulateur. Un film sans action qui file pourtant à toute allure. Un film tout en dialogue, un film verbeux disait hier un magazine cinéma, ce n'est pas totalement faux. Un film de dialogue sur un inadapté social c'est assez prodigieux. Un film nerveux comme le débit terriblement rapide du personnage central, Mark Zuckerberg, le "fondateur" (?) de Facebook. je pose ces guillemets et ce point d'interrogation car c'est toute la problématique du film. Zuckerberg a-t-il piqué l'idée de son réseau social à trois autres étudiants de Harvard ? Lui n'étant que le petit génie de l'informatique ayant su le mettre en oeuvre en écrivant les lignes de code nécessaires à la fluidité du site. En est-il le seul fondateur ? Ou y a t-il des co-fondateurs et en particulier celui qui fut, non pas son meilleur ami, mais son seul ami connu Edouardo Saverin ?
Certains verront un génie de 19 ans milliardaire à 25 ! D'autres un inadapté social à la limite de l'autisme, manipulable et manipulé. D'autres un jeune ambitieux prêt à tout pour arriver à ses fins, la duperie, la traitrise, le cynisme absolu. Ce film ne serait pas inquiétant si Zuckerberg n'était pas devenu une icône voir un modèle ? Effectivement. Sortant de la salle de cinéma j'entendais de nombreuses conversations ou bon nombre trouvait ce jeune homme génial et finalement tout à fait excusable. Comme si avoir fondé Facebook à 19 ans et avoir gagné 25 milliards de dollars 6 ans plus tard lavait de tout. Comme si un tel torrent de pognon excusait toutes les fautes morales.
De telles réflexions m'inquiètent je l'avoue. Pour moi ce film montre l'histoire d'un jeune homme, effectivement génial mais totalement amorale, dépourvu de toute empathie, de toute compassion, un monstre comme l'individualisme immergé dans le culte du fric et la société de consommation en produit des millions chaque jour. La loi du plus fort comme unique ligne de conduite...
Ce film est à voir... Je crains que beaucoup n'y voient qu'un encouragement à prendre une pente qui me fait froid dans le dos...