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... A chacun son Avalon... 3

D'aucun me demande où je vais ?

Je répondrai comme à chaque fois, c'est le chemin qui est le but... Où je vais ? Je ne sais pas... Vers quoi je tends serai-je plus tenté à dire. Plus de paix intérieur... Quelques grammes de douceur... Plus de calme...
Trouver mon Avalon... Parmi la brume des vies... De ma vie... De mes vies et de celles des autres... Parmi mes vies, oui... Oui  je sais je ne suis pas vieux... J'ai eu pourtant déjà plusieurs vies et n'espère que de trouver la dernière...
Plus qu'une montagne ou une île... Cela doit être ça Avalon... Un séjour intérieur... Ou le vacarme a cessé... Ou le léviathan ne se montre pas...
Avalon et le Graal sont la même chose... Un quète... C'est lorsque l'objet ou lieu, est trouvé ou atteint que l'on se rends compte que c'est de l'avoir chercher qui est important... Y être... L'avoir... Là n'est pas le sujet... Là n'était pas le sujet... Alors à ce moment précis, juste ce retourner et regarder le chemin parcouru... Et les quelques traces qu'on aura laissé... sur la route et chez les gens que l'on aura croisés... Qu'on les ai aimés ou combattus...  Comme l'alpiniste se retournant voit sa trace...

... A chacun son Avalon... 1

Sur des hauteurs entre Taninges et les Gets un plateau ouvert sur la chaine du Mont-Blanc... Quand je serai fatigué, ou que le combat de trop sera venu sonner le glas de ma carrière... C'est là que je me retirerai... Enfin j'aimerai... Mes livres, ma musique... mes films... Et entendre le silence si particulier de la montagne... L'hiver écouter ce silence si particulier de la neige qui tombe... L'été juste le bruissement des ruisseaux, la nuit...
Arthur avait cet espoir de retraite, une île, mythique, entourée de brume, séjour de la Dame du Lac et de Merlin... A chacun son Avalon... Le mien c'est là...

les derniers full bloods, comme les américains disent des indiens.

Aujourd'hui c'est Hanouka. Quand on pense à la shoah, on pense à 6 millions de morts, on pense génocide... C'est vrai. Mais la shoah c'est aussi un ethnocide réussi ou presque... 90% des juifs polonais sont morts dans la folie concentrationnaire nazi... Pour les autres pays la proportion atteint des chiffres presque comparable. Qui parle encore Yiddish, qui écrit encore cette langue, qui fait encore de la carpe farcie... Peu de gens très peu... L'humour juif pousserait à dire quelques happy few...
Il existe encore un endroit sur terre où cette société juive d'Europe de l'Est, cette civilisation Ashkenazie, survie un peu... Dans ce quartier ou Isaac Bashevis Singer écrivait, le dernier grand écrivain de langue Yiddish... Quittez Manhattan par Brooklyn Bridge... Entrez dans South Brooklyn... Et la vous y êtes... J'avais un grand oncle là-bas... Mort depuis, ces fils n'habitent plus Brooklyn... Si vous y allez, vous pourrez voir ce qu'était cette culture... Bientôt tout aura disparu et une culture de plus, aura été rayé de la surface du globe... Cela aura mis un peu plus de 60 ans... Je voulais pensez, en ce jour, à ceux que j'appelle les derniers des full-bloods, comme les américains disent des indiens.

Des sensations qui me manque...

Voilà, quand je suis avec l'océan et ma planche... je suis bien ! L'océan celui qui cogne, qui tape qui lave... le corps, la tête... Des sensations qui me manque...

Là, où je suis passé... Là, où je suis bien ! : Là, où j'aimerai être...

Là, où j'aimerai être, les planches sous la pluie ou le soleil... Peu m'importe j'aime les deux... Flâner devant les boutiques... Acheter de la presse, me poser en terrasse prendre un café... Ecrire peut-être... Juste être ailleurs quelques heures... Ailleurs... Quelques heures...