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... A chacun son Avalon... 6

... A chacun son Avalon...

J'aime beaucoup Kaamelott... Alexandre Astier a un vrai talent... J'aime cet humour décalé et parfois proche de l'absurde... J'aime aussi beaucoup cette dernière saison... Grave, profonde, moins drôle mais très touchante... A chacun son Avalon...
Excalibur a été remise dans la Pierre... Lancelot qui n'assume pas qu'il aurait pu être Arthur, enfin être le souverain du Royaume de Logre... Et Arthur qui cherche ces enfants... S'il en a...
Les épisodes ou il va retrouver le pêcheur sont d'une telle pudeur tout en exprimant une vrai profondeur... Voir ce pêcheur dire qu'il s'inquiète pour son fils... Arthur lui demande depuis quand il est parti en mer... Le pêcheur réponds 14 ans et il commence à être très inquiet.... Tout le monde comprends... Et Arthur qui n'ose lui dire....
Ou cet épisode ou Karadoc devenu roi explique que Arthur n'a rien foutu... Car après son long périple il revient sans le moindre indice sur le Graal... Alors Arthur assis sur un tabouret... La mine défaite lance : "J'ai pas trouvé le Graal. J'ai échoué c'est vrai... Mais je n'ai pas rien fait... J'ai été chercher des chevaliers aux quatre coins du pays, en Orcanie, en Calédonie, à Vannes, au pays de Galles... J'ai fait construire une forteresse. Cette forteresse c'est Kaamelott et y est installé une grande table pour qu'ils se réunissent... Cette table je l'ai voulu ronde, pour qu'aucun ne se retrouve dans un coin, à l'écart... Alors j'ai échouer... Mais je veux pas qu'on dise que je n'ai rien fait....".

Voilà, tout pareil... Je sens que l'heure du voyage approche... J'ai échoué souvent et sur bien des points... Fait du mal parfois... Parfois sans le vouloir... Quelques fois volontairement... Mais je veux pas qu'on dise que je n'ai rien fait... Comme Arthur... Qu'on m'accorde au moins cette grâce...

... A chacun son Avalon... 5

Remplacer fils par fille... Les deux trois choses que je voudrais lui transmettre... Et juste avant de percer les brumes pour atteindre Avalon être capable d'en faire autant... Encore un éffort...

Si tu veux voir détruit l'ouvrage de ta vie - Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir - Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties - Sans un geste et sans un soupir
Si tu peux être amant sans être fou d'amour - Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre - Et, te sentant hais, sans haïr à ton tour - Pourtant lutter et te défendre
Si tu peux supporter d'entendre tes paroles - Travesties par des gueux pour exister les sots - Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles - Sans mentir toi-même d'un mot
Si tu peux rester digne en étant populaire - Si tu peux rester peuple en conseillant les rois - Et si tu peux aimer tous tes amis en frère - Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi
Si tu sais méditer, observer et connaître - Sans jamais devenir sceptique ou destructeur -Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître - Penser sans n'être qu'un penseur
Si tu peux être dur sans jamais être en rage - Si tu peux être brave et jamais imprudent - Si tu sais être bon, si tu sais être sage - Sans être moral ni pédant
Si tu peux rencontrer triomphe après défaite - Et recevoir ces deux menteurs d'un même front - Si tu peux conserver ton courage et ta tête - Quand tous les autres les perdront
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire - Seront à tout jamais tes esclaves soumis - Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire - Tu seras un homme, mon fils

A l’origine un texte de Rudyard Kipling…
à écouter mis en musique par Bernard Lavilliers… «If» dans l’album  «If» - 1988.

Les photos c'est l'Abbaye et la Tour du tertre de Glastonbury... Là serai la tombe d'Arthur et Guenièvre... Ce lieu aurait été une Ile... Si l'Avalon d'Arthur existe c'était là... Ce n'est pas Arthur qui acheva la quète... C'est Galaad... Moi aussi j'ai mon Galaad... Elle est belle, douce, je lui fait confiance, elle finira...

... A chacun son Avalon... 4

Il avait trouvé son Avalon lui… Le grand Jacques… Il en fit une chanson certainement ça plus triste… Chaque mot, toutes les notes, le moindre accord puant la mort… Avalon est un séjour pour mourir… Le dernier refuge… Le dernier… Encore deux trois choses à transmettre à ma fille… Quelques comptes à régler… Et après je prendrai la route… Comme Jacques, Paul, Robert-Luis et John… Finir le chemin… Et après savoir que je pourrai l’attendre serein… Pour le temps qu’il me restera… Qu’il soit long ou court cela n’aura plus aucune d’importance…

Ils parlent de la mort - Comme tu parles d'un fruit - Ils regardent la mer - Comme tu regardes un puit - Les femmes sont lascives - Au soleil redouté - Et s'il n'y a pas d'hiver - Cela n'est pas l'été - La pluie est traversière - Elle bat de grain en grain - Quelques vieux chevaux blancs - Qui fredonnent Gauguin - Et par manque de brise - Le temps s'immobilise - Aux Marquises
Du soir montent des feux - Et des pointes de silence - Qui vont s'élargissant - Et la lune s'avance - Et la mer se déchire - Infiniment brisée - Par des rochers qui prirent - Des prénoms affolés - Et puis plus loin des chiens - Des chants de repentance - Des quelques pas de deux - Et quelques pas de danse - Et la nuit est soumise - Et l'alizé se brise - Aux Marquises
Le rire est dans le cœur - Le mot dans le regard - Le cœur est voyageur - L'avenir est au hasard - Et passent des cocotiers - Qui écrivent des chants d'amour - Que les sœurs d'alentour - Ignorent d'ignorer - Les pirogues s'en vont - Les pirogues s'en viennent - Et mes souvenirs deviennent - Ce que les vieux en font - Veux tu que je dise - Gémir n'est pas de mise - Aux Marquises

Jacques Brel – album : «Les Marquises»  ; extrait : «Les Marquises» - 1977.

Une victoire sans joie... 3

Touche d'espoir... Dans quelques heures le week-end... La voix de ma fille... "To taime Papa"... Et sans doute le sourire reviendra... Quelques heures de douceur et d'innocence... Cela me fera du bien...

Une victoire sans joie... 2

Ce matin le dojo est désert... Des amis de trente ans ne veulent plus se croiser... Sans doute ne se parleront-ils plus... Tout ça pour ça... J'ai beau ne pas être un ronin et avoir fait ce que j'avais à faire pour mon Senseï... mon Daymio... Je suis tout de même triste du spectacle...

Une victoire sans joie... 1

On a gagné... Super... On a gagné... Certains y vois une victoire écrasante... Moi je ne vois que les morts et un champ de ruine... Il fallait gagné oui... A tout prix.. Oui... Mais, pour moi c'est une victoire sans joie... Je dois être trop fatigué... Trop de coups donnés... Trop de coups reçus... Je veux juste pour quelques heures, quelques minutes... Zazen sans le mouvement...

Gagnant ou perdant...

Gagnant ou perdant... Je m'en fou... J'ai fais ce que j'ai pu... J'ai mal partout... Je suis fatigué... Dans quelques heures... Victoire par KO ou aux points... Vaincu par KO ou aux points... Je m'en branle... J'ai vraiment fait ce que j'ai pu... Tout ce que j'ai pu...Je veux juste voir ma fille... Et dormir...

Quelques 54 heures...

Mon patron m'a filé un objectif... Quelques 54 heures me sépare du point zéro et de l'heure h...
Je dois me concentrer... Pas d'erreur... Pas de faute... Comme au Iaï... Juste l'objectif, le couloir et le Maï - Aï (espace-temps)... Juste faire un avec la lame...

Zoner... 2

J'étais jeune... Les soirées étaient enfumées et alcoolisées... Le sexe étaient fréquent et maladroit de candeur... Les soirées étaient à refaire un monde que l'on aura peu changé... Aujourd'hui je me souviens... Un étrange sourire se dessine sur mon visage... Je revois un jeune dingue... Il avait les cheveux longs... Portait une battle-dress... Portait des chemises blanches à col-cassée... Et des badges... Sur l'un d'eux, il y avait une main qui faisait un doigt d'honneur et en dessous on pouvait lire "Pump up the volume"... Aujourd'hui je me souviens... Secrètement j'espère qu'il est moins maladroit avec les dames mais il a beaucoup perdu de sa candeur... J'étais jeune... On écoutait HFT... Je vous livre une de mes préférées...  Ma vie n'avait pas encore envahie mes rêves...

Elle m'envoie des cartes postales de son asile - M'annonçant la nouvelle de son dernier combat- Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile - Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica - Et moi je lis ses lettres le soir dans la tempête - En buvant des cafés dans les stations-service - Et je calcule en moi le poids de sa défaite - Et je mesure le temps qui nous apoplexise - Et je me dis stop - Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter - Et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs - Et je croise des vieillards qui font la sentinelle - Et me demandent si j'ai pas des cachous pour la nuit - Je balance mes buvards et tire sur la ficelle - Pour appeler le dément qui inventa l'ennui - Et je promène son masque au fond de mes sacoches - Avec le négatif de nos photos futures - Je mendie l'oxygène aux sorties des cinoches - Et je vends des compresseurs à mes ladies-bromure - Et je me dis stop - Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter - Et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs - Il est bientôt minuit mais je fais beaucoup plus jeune - Je piaffe et m'impatiente au fond des starting-blocks - Je m'arrête pour mater mes corbeaux qui déjeunent - Et mes fleurs qui se tordent sous les électrochocs - Et j'imagine le rire de toutes nos cellules mortes - Quand on se tape la bascule en gommant nos années - J'ai gardé mon turbo pour défoncer les portes - Mais parfois il me reste que les violons pour pleurer - Et je me dis stop - Mais je remonte mon col j'appuie sur le starter - Et je vais voir ailleurs encore plus loin ailleurs - Elle m'envoie des cartes postales de son asile - M'annonçant la nouvelle de son dernier combat- Elle me dit que la nuit l'a rendue trop fragile - Et qu'elle veut plus ramer pour d'autres Guernica…

Hubert-Félix Thiefaine - album : "En concert, vol 2" ; extrait : "Autoroutes jeudi d'autmone" - 1985.

Quitte à ne pas être beau...

Quitte à ne pas être beau... J'aurai aimé avoir une tronche... une gueule...
Ca c'est une gueule...